La Mari Lwyd, ou Y Fari Lwyd en gallois, est une ancienne tradition folklorique originaire du Pays de Galles, où elle est représentée sous la forme d’un cheval squelette, généralement réalisé à partir d’un crâne de cheval monté sur un bâton et recouvert d’un drap blanc. Cette figure emblématique apparaît principalement pendant la période des fêtes de fin d’année, notamment autour de Noël et du Nouvel An, et elle est associée à des rituels de chants et de joutes verbales. Mari Lwyd incarne un mélange fascinant de croyances anciennes, de célébration communautaire et de symbolisme mystique.
Apparence Physique
La Mari Lwyd est caractérisée par son apparence singulière et macabre, qui la distingue des autres figures du folklore européen. Traditionnellement, elle est constituée d’un crâne de cheval, parfois décoré avec des rubans, des perles ou des éléments métalliques pour accentuer son aspect spectral. Le crâne est monté sur un bâton que porte une personne cachée sous un drap blanc, qui recouvre entièrement le porteur, créant ainsi l’illusion d’un cheval fantomatique.
Les orbites vides du crâne sont souvent comblées par des yeux en verre ou en bouton, donnant à la Mari Lwyd une expression à la fois sinistre et captivante. La mâchoire du crâne est parfois articulée à l’aide de ficelles, permettant au porteur de faire claquer les dents de la Mari Lwyd, un geste à la fois ludique et inquiétant, qui renforce son caractère surnaturel. Le drap blanc qui recouvre la figure peut être orné de symboles ou de motifs traditionnels, ajoutant une dimension rituelle et esthétique à l’apparence de la Mari Lwyd.
Superpouvoirs et Comportements Uniques
En dépit de sa nature essentiellement symbolique, La Mari Lwyd est souvent créditée de capacités surnaturelles et de comportements qui la rendent unique dans le cadre des traditions folkloriques. L’une des principales caractéristiques associées à la Mari Lwyd est sa capacité à « briser les frontières » entre les mondes, agissant comme une figure liminaire qui se situe à la frontière entre le monde des vivants et celui des esprits. Cette fonction de passeur est particulièrement mise en avant lors des fêtes de fin d’année, une période traditionnellement associée aux transitions et aux passages entre les cycles de la vie et de la mort.
Un autre aspect fascinant de la Mari Lwyd est son rôle dans les joutes verbales, connues sous le nom de pwnco. Lors de ces rituels, la Mari Lwyd et son entourage de chanteurs se rendent de maison en maison, engageant les habitants dans un échange de chansons et de poèmes. Le but est de gagner l’entrée dans la maison en surpassant les hôtes dans cet échange de paroles, ce qui confère à la Mari Lwyd un rôle de médiateur entre les différents mondes et d’arbitre des jeux de l’esprit.
Le claquement des mâchoires du crâne, actionné par le porteur caché sous le drap, est également un comportement unique à la Mari Lwyd. Ce geste, à la fois effrayant et ludique, est perçu comme une manifestation de la vitalité persistante de l’esprit du cheval, même après la mort. Il rappelle les croyances anciennes selon lesquelles les chevaux, en particulier leurs esprits, possédaient des pouvoirs protecteurs et étaient capables de repousser les forces maléfiques.
Inspirations Littéraires et Culturelles
La Mari Lwyd a inspiré diverses œuvres littéraires, artistiques et culturelles, tant dans le passé qu’à travers des créations contemporaines. Par exemple :
- Dans la littérature, Mari Lwyd est souvent utilisée comme une métaphore pour explorer les thèmes du passage, du deuil et de la renaissance. Sa nature liminale en fait un symbole puissant pour les écrivains cherchant à aborder des sujets tels que la transition entre les mondes, la résilience des traditions anciennes, et la confrontation entre le sacré et le profane.
- Dans l’art contemporain, Mari Lwyd apparaît fréquemment comme une figure de résistance culturelle, incarnant la persistance des traditions galloises face à la modernité et à l’homogénéisation culturelle. Son apparence frappante et son rôle dans les rituels communautaires en font un sujet idéal pour les artistes explorant les thèmes de l’identité et de l’héritage.
- Dans le domaine des études folkloriques et anthropologiques, Mari Lwyd est souvent citée comme un exemple de la manière dont les traditions païennes se sont intégrées aux célébrations chrétiennes, devenant ainsi un pont entre des époques et des croyances différentes. Cette capacité à évoluer tout en conservant son essence en fait un objet d’étude fascinant pour les chercheurs.
Le mythe de La Mari Lwyd continue de captiver l’imagination collective, incarnant une tradition vivante qui mêle l’ancien et le moderne, le sacré et le profane. En tant que figure de passage et de transformation, Mari Lwyd rappelle que même les légendes les plus anciennes peuvent trouver un écho dans le monde contemporain, résonnant avec les préoccupations et les aspirations des nouvelles générations.