On parle d’une secte de philosophes optimistes qui existaient jadis en Arabie et qui employaient tout leur esprit à ne rien trouver de mal. Un docteur de cette secte avait une femme acariâtre, qu’il supporta longtemps, mais qu’enfin il étrangla de son mieux ; et il trouva que tout était bien. Le calife fit empaler le coupable, qui souffrit sans se plaindre. Comme les assistants s’étonnaient de sa tranquillité, il leur dit : Eh, mais ne suis-je pas bien empalé ?
On fait aussi ce conte : Le diable emportait un philosophe de la même secte, et celui-ci se laissait emporter tranquillement. Il faut bien que nous arrivions quelque part, disait-il, et tout est pour le mieux.